« C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain »1. Cette phrase de Pierre Rabhi me revient en mémoire alors que j’écoute le silence débordant de vie du jardin de Terre et Humanisme. Je vois les yeux profonds et malicieux de ce pionnier de l’agriculture écologique en France, mais également au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun…, où il œuvre depuis 1981 aux côté des populations afin qu’elles retrouvent leur autonomie alimentaire. Avec ses propos universels, cet agriculteur-écrivain-philosophe nous rappelle à l’importance de la Vie, de l’humanisme, du partage, du respect pour le vivant qui nous entoure et dont nous faisons partie : « La vie n’est une belle aventure que lorsqu’elle est jalonnée de petits ou grands défis à surmonter, qui entretiennent la vigilance, suscitent la créativité, stimulent l’imagination et, pour tout dire, déclenchent l’enthousiasme, à savoir le divin en nous »2.



Au cœur de sa réflexion se trouve notamment la question suivante : « Quelle Planète laisserons-nous à nos Enfants ? Quels enfants laisserons-nous à la Planète ? ». Outre le partage de ses connaissances aux quatre coins du monde et la création du mouvement des Colibris, Pierre Rabhi a créé la Charte Internationale pour la Terre et l’Humanisme. Ce texte part du constat que la Terre et l’Humanité sont aujourd’hui gravement menacées et fait plusieurs propositions pour vivre et prendre soin de la vie. Une belle source d’inspiration !



Je ne vois Pierre Rabhi ni comme un héros, ni comme un surhomme. Simplement comme un Humain. Un homme qui sème des graines – au propre comme au figuré – qui rendent aujourd’hui et demain meilleurs pour tous ceux qui sauront réfléchir et prendre le relais. Comme il le dit si bien, « la société changera quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion ». Pierre Rabhi est un homme qui fait sa part, comme chacun de nous peut le faire. Le temps n’est plus aux leaders, aux grands hommes que l’on regarde avec admiration, en se sentant petits et moins capables. Le temps est, je pense, venu que chacun d’entre nous accueille sa lumière et ses responsabilités, s’affirme dans son appartenance à l’Humanité et se lève d’un commun élan. Les sensibilités sont multiples, les moyens que l’on se donne sont variables. Nul besoin de choisir tous la même voie. Nous pouvons simplement cheminer ensemble et nous enrichir des expériences des uns et des autres.

Merci donc à Pierre et à vous tous pour ce chemin partagé.

Fatoumata

1Pierre Rabhi, Vers la Sobriété heureuse, Actes Sud, 2010
2Ibid.
3Qu’est-ce que vivre ?