Mon père aurait voulu que je devienne soldat.
Selon lui, l’armée offrait une sécurité de l’emploi et une sécurité tout court. Je ne sais pas si c’est toujours le cas, mais dans les années 1980, la devise de l’armée était « On nous tue, mais on ne nous déshonore pas. »
Mon père ne savait pas que je ne voulais ni être tué, ni être déshonoré. En plus, je ne me sentais pas du tout en sécurité dans une caserne militaire, entouré de soldats, d’armes et de munitions.
Moi, je voulais être entrepreneur – plus précisément artiste-entrepreneur.
Je devais donc avoir douze ans quand j’ai saboté le concours d’entrée à l’École Prytanée Militaire de Saint-Louis…
Depuis lors, il s’est passé beaucoup de choses.

Un beau jour de l’année 2012, j’étais assis sur une belle terrasse de la magnifique Place Stanislas de Nancy, en Lorraine, loin de mon Sénégal natal. Alors que je discutais avec un compatriote et ami sur la destinée de notre pays, j’ai vu deux jeunes venir dans notre direction. Celui qui avait retenu mon attention était grand, blond, habillé d’un T-shirt bleu avec le logotype « Google » griffé sur la poitrine, un short et des baskets de couleur bleue également. « Mais je le connais lui », ai-je dit à mon ami. « C’est Nans Thomas ! C’est un jeune qui va compter ici à Nancy ». Je l’avais déjà croisé au Startup Weekend de Nancy, toujours habillé avec Google. Il m’était apparu si jeune que j’avais pensé qu’il accompagnait sa maman…

Ce jour-là, il tenait entre ses mains une machine bizarre, comme un cerf-volant mécanique tout droit sorti de la Guerre des étoiles.
Ils passèrent près de notre table, s’installèrent à une autre, pas très loin. Quelques minutes après, je vis le jeune Nans se lever et aller poser sa machine bizarre sur le pavé, à dix mètres de nous.
Avec un boîtier, il réveilla la bestiole mécanique et commença à lui faire bouger ses petites hélices. Je me précipitai alors vers lui pour le saluer et lui demander si je pouvais prendre des photos. Il sourit et me fit un signe amical de la tête.
C’était incroyable, la facilité et la légèreté avec lesquelles le drone se déplaçait dans les airs. On aurait dit une plume tellement le vol était fluide. « Quelle prouesse technologique ! », me suis-je dit.
Après quelques petits tours de vol autour de la belle Place Stanislas, qui captèrent la curiosité et l’attention de presque toutes les personnes présentes, le petit génie blond aux couleurs de Google fit atterrir la bestiole et repartit comme il était venu… Une apparition !
Un test de vol bien réussi. Il préparait certainement quelque chose, le jeune Nans Thomas.

Alors que le drone volait toujours dans mon esprit et que j’essayais de revenir dans la discussion avec mon ami, je me demandais bien qui était ce jeune Lorrain de dix-sept ans, encore lycéen et déjà à la tête de deux entreprises. Comment était-ce possible ? En plus, dans un pays comme la France où l’entrepreneuriat n’était franchement pas le point fort des politiques économiques et sociales des dirigeants ? Comment là où beaucoup d’autres avaient échoué, y compris moi, lui avait réussi ?

C’est en partie pour répondre à ces questions, mais aussi par respect et admiration pour ce tout jeune entrepreneur, que je vous invite à écouter le message qu’il nous délivre depuis l’espace de coworking La Poudrière. Une source d’inspiration pour nous tous.

Merci Nans, et surtout ne t’arrête pas.

Pour en savoir plus (Facebook) :
Nans Thomas
Goloxfrance
NSXDESIGN

Assane Ndiaye