Notre organisation, le Projet SaDunya et ses partenaires, travaille sur la mise en place d’une conférence à Gorée, accompagnée d’une exposition d’arts plastiques, sur le thème de l’immigration vers l’Europe, qui voit mourir trop de personnes dans la Méditerranée.

Dans ce cadre là, nous vous présentons le premier d’une série d’articles qui sera dédiée aux questions d’immigration et d’intégration (ou pas).

Alpha Diallo Moalareni est le premier artiste que nous vous présentons.
Il a créé la sculpture que vous voyez sur les photos, ainsi que le texte qui l’accompagne et qui fait partie intégrante de l’œuvre artistique.
Ce travail, visible devant le centre culturel Blaise Senghor à Dakar, Sénégal, a été présenté lors de la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar, Dak’art 2018.
Voilà ce qu’il m’a écrit à propos de sa pirogue :
« Ma dernière sculpture « Gaalsunu » présentée à la dernière biennale Dak’art 2018 traite la thématique des migrations de l’environnement et du patrimoine. »

Et de poursuivre :
« La pirogue « Gaalsunu » fait escale actuellement au centre culturel Blaise Senghor à Dakar et je me prépare à la réalisation d’une autre pirogue « WommaKunki ». Ces deux noms signifient « pirogue nôtre », le premier en wolof et le second en soussou ».

« GAALSUNU : PIROGUE NÔTRE »

Par Alpha Moalareni

Feu, Vent, Eau, Terre : la pirogue Gaalsunu se révèle être une symbiose d’éléments ; elle ancre la réflexion dans la thématique des migrations et la valorisation des compétences de chacun. Son installation rend ainsi hommage aux savoir-faire et aux énergies positives.

Gaalsunu est une sculpture qui invite « l’Autre » autour d’une pirogue atypique et faussement utopique. Elle ne part pas, elle accueille…

Solidaires à la pirogue, deux fers à repasser évoquent des allers-retours, des voyages maîtrisés par le geste. Dos à dos et complémentaires, chacun veille sur l’autre et le dirige. Leurs poignées en bois sont constituées de mortiers encerclés de fer. Comme à l’appel des tambours, ils invitent à reprendre en main nos saveurs d’antan et sont portés tels des « tongors », ces rondins de bois qui servent à sortir une pirogue de l’eau et à l’amener sur la berge.

Fixés aux fers, des écrous se vissent sur l’axe de l’Histoire et dans l’Intemporalité.

Haut de sept mètres, un mât fier émerge d’une pyramide et arbore une chaîne qui dessine la voilure d’un espoir de liberté. Au gré des rencontres, la pirogue tisse des liens …

Pour en savoir plus : site web de Alpha