Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des familles. J’ai réuni mes enfants – Assane, Doggy, Aby et Mamie – pour leur dire que je les aime et aussi combien il est important qu’ils restent là les uns pour les autres, même s’ils doivent se retrouver disséminés aux quatre coins du monde. Eh oui, chacun a ses rêves, ses projets…

Au Sénégal, la notion de famille est plus large qu’en Occident. On a tous de nombreux frères, sœurs, cousins… Lorsque j’avais raconté la longue coupure d’eau que nous avions subie dans notre quartier de Dakar, j’avais mentionné que nous étions finalement allés chercher de l’eau chez un cousin vivant dans un autre quartier. Une de nos lectrices européenne m’avait demandé comment faisaient ceux qui n’avaient pas de cousin…

Tout le monde a des cousins plus ou moins éloignés ici ! Mais, quand je me suis rendue en Europe, j’ai mieux compris sa remarque. Les familles sont plus petites et les gens vivent parfois éloignés des leurs. J’ai constaté que beaucoup de gens souffrent de solitude. La société tend plus à isoler les gens qu’à les rassembler.
C’est pour cela que j’apprécie beaucoup les initiatives comme les Incroyables Comestibles, par exemple (cela agace beaucoup Doggy, d’ailleurs…). En effet, au-delà de la nécessité d’indépendance alimentaire, je vois cela comme une magnifique occasion de recréer du lien social. Une amie qui était venue me voir au Sénégal m’a un jour fait remarquer qu’en Europe, on ne connaît souvent même pas ses voisins de palier ! Je pense qu’il est urgent que nous réapprenions à vivre ensemble, à échanger, à partager.

Finalement, la vraie famille, c’est celle que l’on se choisit, non ?

Fatoumata Ndiaye
Contribution anonyme, France