J’observais la statue de Sir John Alexander Macdonald (premier Premier Ministre du Canada) au City Park de Kingston (ON), en me demandant ce qu’il penserait du Canada d’aujourd’hui, multiculturel et coloré. C’est là que les sons uniques du djembé m’ont fait sursauter. Un peu plus loin, à l’ombre d’un arbre, j’ai découvert un groupe de percussionniste. Mais, c’est ma pote Yessica !

Doggy

 

Hello Yessica, je t’ai entendue jouer des percussions et, ouah, tu as le rythme dans la peau !
Alors, dis-moi, comment est-ce que tu as commencé à jouer ?

Yessica : Je vais vous raconter comment les percussions m’ont choisie, et comment j’ai choisi les percussions. Comme tout le monde, j’ai entendu mes premiers rythmes quand j’étais dans le ventre de ma mère. Puis, pendant mon enfance, j’allais rendre visite à ma famille au Mexique. C’est là que je suis tombée amoureuse des tambours mexicains/aztèques. J’ai vécu cette rencontre comme une magnifique expérience spirituelle. Plus tard, au Canada, j’ai été attirée par les percussions aborigènes canadiennes. Les percussions ont toujours fait partie de moi.

Ce n’est pourtant qu’en 2007, alors que je me promenais sur le campus de Queen’s University, à Kingston, que j’ai entendu le son puissant d’un tambour dans le lointain. J’ai suivi ce son et j’ai découvert un groupe local de samba brésilienne ! Cela a été un tel coup de cœur que j’ai contacté les organisateurs et que je me suis lancée dans la pratique d’un tambour brésilien appelé « surdo ». Je pense que c’est là que je me suis mise sérieusement aux percussions. Je continue d’ailleurs à jouer avec ce magnifique groupe. Son nom a évolué au cours des années, et il s’appelle actuellement « SamBatuKana ».Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Je t’ai aussi vue jouer du djembé… Et les percussions africaines dans tout cela ?

Yessica : En fait, c’est avec le djembé, cet instrument d’Afrique de l’Ouest, que j’ai commencé à jouer quand je vivais au Mexique, en 2009. Il existait un groupe local de joueurs de djembé, Africa Malinke, qui se produisait parfois en public. Ils m’ont accueillie parmi leurs membres. À mon retour à Kingston, un boulanger m’a offert mon premier djembé. Avec le temps, j’ai fini par me joindre à une communauté ouverte de percussionnistes de Kingston. C’était en 2013. En mai de l’année suivante, le groupe a fermé. J’ai donc lancé mon propre projet de communauté de percussionnistes, que j’anime depuis le 1er juin 2014. La plupart des instruments sont des djembés africains, mais je fournis aussi d’autres types de percussions, ainsi que des tenues de danse du ventre. J’ai ensuite eu la chance d’animer des séances de percussions au centre pour les personnes âgées de Kingston et au centre de soins communautaire Ongwanada.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Ouah, des tambours brésiliens et africains ! Quoi d’autre ?

Yessica : En novembre 2014, j’ai eu le plaisir de retrouver mes racines en commençant à enseigner les percussions mexicaines/aztèques. Je suis tellement reconnaissante de pouvoir partager cela avec ma communauté. Mon objectif principal est de reconnaître et de célébrer la diversité. Le cercle de percussions que j’organise accueille toutes sortes d’instruments, de tambours et autres percussions. Nous créons ainsi un espace ouvert à chacun, indépendamment de ses origines, de son genre, de ses capacités ou de sa situation économique. Nous demandons simplement aux participants de respecter le cercle, l’environnement, les instruments et les autres personnes présentes. Pour plus d’informations, vous pouvez suivre Kingston Drum Circle sur Facebook !Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Trop cool ! Mais bon, je suis un rappeur moi, je n’ai pas de djembé ! Est-ce qu’il faut que j’achète un instrument si je veux venir jouer avec vous ?

Yessica : Nous acceptons tout le monde. J’encourage les participants à venir avec leur instrument s’ils en ont un, mais si ce n’est pas le cas, il y en a plein que tu peux emprunter. Quand j’ai lancé le Kingston Drum Circle en juin 2014, les participants n’étaient pas nombreux. En gros, c’était mon père, Carlos Belsham, et deux de mes grands amis, Brian et Linda. Avec le temps, j’ai consacré une partie de mon énergie à resauter et j’ai commencé une lettre d’informations électronique à laquelle de plus en plus de gens s’inscrivent. Mon père a investi dans des instruments, ce qui m’a beaucoup aidée. Je compte sur les dons des participants pour pouvoir réparer ou remplacer les instruments, et pour les dépenses liées à l’entretien et au développement du cercle.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

C’est génial ! Yessica, moi aussi je veux soutenir ton cercle de percussions : je vais te donner un autographe et, une fois que tu l’auras vendu, crois-moi, tu pourras acheter des tonnes de nouveaux instruments 😉
Bon, quels sont tes endroits préférés pour jouer ?

Yessica : J’aime jouer partout, parce que chaque lieu a quelque chose qui lui est propre. J’anime actuellement des cercles de percussions ouverts à tous les dimanches de 14h à 16h au City Park de Kingston (ON), et le même jour de 18h à 20h au café Musiikki. Ces endroits attirent des participants différents. Parfois, les gens pensent que nous donnons un concert, mais, en fait, les cercles de percussions sont faits pour se détendre, s’amuser, lâcher-prise et donner envie aux autres de nous rejoindre.Yessica-Rivera-Belsham

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C’est clair qu’on s’amuse en faisant de la musique ! Est-ce que tu as d’autres projets liés aux percussions ?

Yessica : Je travaille actuellement à la création de davantage de tambours d’inspiration aztèque. Mon prochain lot sera destiné à un centre pour des personnes ayant des capacités spéciales/diverses. Mon objectif est de mettre en relation des populations plus vulnérables et de partager avec elles le bonheur de jouer. Tous les projets sur lesquels je travaille s’inscrivent dans mon organisation principale appelée Circle of Wellness. Dans le futur, j’aimerais créer des tambours permettant de jouer et de danser en même temps.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Tu t’investis à fond ! Mais qu’est-ce que tu retires de tout cela, toi ?

Yessica : De la joie ! J’ai la chance de faire ce que j’aime et je suis reconnaissante de voir que cela a une influence positive sur les gens et sur la communauté. J’ai l’espoir de faire connaître davantage les effets thérapeutiques de l’art en général, et de rendre cette approche accessible à tous.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Ok, la grande question maintenant (j’ai promis à maman que je te la poserai)… Est-ce que les percussions peuvent changer le monde ?

Yessica : Je pense que les percussions peuvent contribuer à créer des changements dans le monde. Jouer, c’est se connecter à la nature, à soi-même et aux autres. C’est la base de la communication, et le message positif que cela suscite sera entendu/ressenti par des générations et des générations, comme c’est d’ailleurs déjà le cas depuis des siècles.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy

 

Yess, c’est trop bien ! Bon, juste entre toi et moi, je VEUX que tu sois ma percussionniste sur mon prochain album ! On discutera des détails plus tard…
En attendant, qu’est-ce que je peux te souhaiter ?

Yessica : De l’énergie positive alors que je continue sur la voie qu’a choisie mon cœur. Je te souhaite la même chose, Doggy.Yessica-Rivera-Belsham

Doggy
Texte rédigé par Yessica Rivera Belsham & Doggy