Lors de notre visite à Terre et Humanisme, ma route a croisé celle de Jean-Philippe Piret, un sculpteur belge, qui était là pour un stage. Cet homme généreux est toujours prêt à partager expériences et connaissances, à échanger autour de la Vie. Parmi ses passions, les abeilles (certaines de ses sculptures me font d’ailleurs penser à des essaim d’abeilles), dont il parle avec tant de ferveur que j’ai eu envie de m’intéresser de plus près à ces jolies butineuses noires et jaunes.

C’est vrai que c’est un sujet qui revient très souvent dans les médias depuis quelques années, en raison de la menace de disparition qui pèse sur elles. Albert Einstein aurait d’ailleurs dit que « si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre » (l’attribution de cette citation au génie ébouriffé est controversée, mais là n’est pas le sujet).
Ce qui est sûr, c’est que, depuis plusieurs années, on assiste à une inquiétante disparition des abeilles, qui aurait débuté aux Etats-Unis. L’explication du phénomène est complexe, les facteurs multiples, comme l’explique cet article assez complet sur le sujet.
Sur le site du Ministère français de l’agriculture, j’ai appris que, conscient du rôle capital des abeilles dans la biodiversité, il prend des mesures afin de développer une apiculture durable : « L’enjeu est de relancer le développement des cheptels, en limitant la mortalité, mais aussi en créant une filière d’élevage et de production d’essaims. Il s’agit tout à la fois de mettre en place des outils de sélection génétique et d’insémination artificielle, mais aussi de soutenir l’installation de nouveaux apiculteurs avec des formations dédiées, et de favoriser les bonnes pratiques apicoles et agricoles ainsi que de bonnes conditions environnementales, comme les jachères apicoles ou les prairies fleuries. »

Une partie de ce programme me laisse songeuse : on nous parle de sélection génétique et d’insémination artificielle. Comme souvent, j’ai l’impression que l’on prend le problème à l’envers. Pourquoi aller sélectionner génétiquement des abeilles capables de survivre aux conditions littéralement invivables que nous créons sur cette terre ? Ne serait-il pas plus logique, sensé, naturel, raisonnable, judicieux, éclairé… de remédier aux causes du problème ? Expliquez-moi, quelque chose doit m’échapper ?

Tiens, je me rends compte que cela fait longtemps que je n’ai pas vu une abeille à Dakar… Trop de pollution peut-être ? Dans les villages, par contre, elles sont nombreuses et s’invitent parfois jusque dans les mosquées !

Fatoumata