5ème partie.

Malick Diène : Pas de crayon, pas de gomme !?!

Merci Ndaté de réveiller ces souvenirs de l’École des Beaux-Arts où nous avons vécu des moments forts, je dirais même très forts.
Je me rappelle encore de la première journée lors de laquelle nous nous sommes retrouvés dans une salle de classe pour passer les épreuves du concours d’entrée. À ma grande surprise, je me retrouvé dans une salle immense avec beaucoup d’autres jeunes gens. À l’entrée se trouvait une plaque peinte en blanc avec la mention « Première année ENBA ».
Je ne connaissais personne encore parmi ceux qui deviendraient mes amis, comme Mamadi Seydi, Ndaté Sylla, Oumar Gueye ou Eric Pina.
Par rapport au Lycée Blaise Diagne (puis Limamoulaye) d’où je venais, cette ambiance me paraissait bizarre. Au lycée, j’étais dans mon élément, tout dans le décor me rappelait que j’étais un élève parmi d’autres.
Mais ce matin-là, je me retrouvais au milieu de gens particuliers. L’ambiance était très détendue. Les gens qui étaient autour de moi ne venaient pas à l’école avec des cahiers comme au lycée. Ici, les tables étaient très simples et démontables.
Alors que nous commencions à discuter pour faire connaissance, un homme est entré dans la salle avec la liste des candidats. Rien d’anormal jusque-là à priori. Ensuite, il nous a demandé de mettre de côté tout matériel à dessin. « Vous n’en aurez plus besoin », nous dit-il. « Ici, vous n’êtes plus au lycée ou à l’université. Vous êtes là pour réveiller votre savoir-faire et votre créativité. Donc, pas de crayon, pas de gomme, etc. ».
Devant chaque candidat se trouvait un drôle de papier, que je n’avais jamais vu auparavant. Du papier kraft. Et à côté, de l’encre ou de la peinture noire.
Le professeur nous invita ensuite à aller dans la cours et à trouver des outils qui nous permettraient de travailler sur les sujets du concours d’entrée.
C’était mon premier jour à l’École Nationale des Beaux-Arts.

Texte rédigé par Malick Diéne